Une histoire d'amour pour les langues

J’ai retrouvé dans mes archives, un article sur un autodidacte génial Emil Krebs qui maitrisait presque 70 langues. Une personne extraordinaire qui pouvait apprendre chaque langue étrangère.

Doté de nombreux talents, non seulement il a réussi ses études de droit, mais il s’est avéré extraordinairement doué pour les sciences mathématiques. Néanmoins, c’était l’apprentissage de nouvelles langues qui prenait une place très importante dans sa vie. Il avait l'habitude de parfaire ses connaissances linguistiques pendant la nuit. En marchant sans relâche un livre à la main dans son cabinet autour de la table, il se parlait à lui-même. Sa motivation était sans bornes.

Jeunesse :

Dès son plus jeune âge, Krebs est fasciné par les langues. En se distinguant par son assiduité à l’étude, à l’âge de 17 ans il est capable de bien communiquer en 12 langues, y compris le grec, le turc et l'arabe.

Afin de devenir un véritable polyglotte, le jeune homme se décide, tout d’abord, à déménager de Silésie à Berlin et ensuite y fréquenter l’École des langues orientales. En vue de son admission, il doit remplir un formulaire dans lequel il faut choisir les langues auxquelles il s’intéresse. Il raie toutes propositions de la liste et écrit en grosses lettres en biais « TOUTES LES LANGUES ». Après un certain temps, en réponse, il obtient encore une fois un formulaire identique. Naturellement, l'histoire se répète. Dans ces circonstances, Krebs est invité à Berlin, puis examiné et de la sorte, admis à l’école.

Chine :

À l'âge de 25 ans Krebs propose sa candidature pour le poste de traducteur dans l’Ambassade d'Allemagne en Chine. Comme il passe son examen de chinois avec de bons résultats, il est embauché. En plus de la langue chinoise, il se vante dans sa lettre de motivation, de la connaissance des langues suivantes : syriaque, éthiopien, grec, géorgien, persan, afghan, langues arméniennes, japonaise, et indiennes: l'ourdou, hindi et gujarati.

Les employés du ministère des Affaires étrangères allemand reçoivent cette lettre avec une grande incrédulité. Leur surprise est d’autant plus grande que le contenu de lettre s'avère être vrai.

En 1893, un jeune polyglotte va en Extrême-Orient. Vu que le voyage en bateau dure longtemps, Krebs, pour tuer le temps, apprend de nouvelles langues, et plus précisément, des langues balkaniques. Lorsqu’il pose son pied sur la terre exotique il connaît déjà pas moins de 40 langues.

Krebs devient célèbre. Il y a toujours des anecdotes à raconter sur lui. Elles concernent généralement son érudition extraordinaire, sa connaissance approfondie de philologie, d’ethnographique, de droit et de mathématiques. Les Chinois l’appellent « walking dictionary ».

Vie de couple :

Enfin, en 1913, il vient le temps de se marier. Pour sa femme cela n’a rien à voir avec des balades romantiques sur le tapis de pétales de roses. Elle devrait manifester beaucoup d'amour, de bonté et de tact envers son mari, maniaque de langues. Quand il travaille tout au long de la journée sans mot dire, sa femme sourit avec indulgence. Parfois, il s'enferme dans son cabinet pendant trois semaines et s’adonne entièrement à l’apprentissage d’une nouvelle langue.

Une fois, à l'occasion d’anniversaire de sa femme, il prépare un cadeau exceptionnel : un livre de poèmes persans. Son visage est plus radieux et souriant que d’habitude. Il commence à chuchoter des mots doux à l'oreille de son épouse. Malheureusement, il oublie par distraction que sa femme ne connaît pas un mot en persan. Elle se force à sourire. Enfin, en ne se sentant pas aimée par son mari elle se résout à le quitter.

Comme la plupart des gens brillants, Krebs est considéré comme excentrique. Tout d’abord, il déteste les photos à tel point qu’il interdit à tout propos, de le photographier. En outre, Il passe pour quelqu’un d’asocial. En effet, dans son cabinet, il n’y a qu’une chaise branlante afin de se débarrasser d’un invité le plus rapidement possible. Si quelqu’un lui empêche de travailler il se montre grossier. Il n’aime pas vraiment porter des manteaux ou des chapeaux en les trouvant ridicules. Il a du mal à prendre soin de lui, c’est pourquoi il tombe souvent malade. En 1930, il meurt d'un accident vasculaire cérébral.

- une histoire d'amour pour des langues, écrite par Mme. K. WARDA, publiée le 20/08/2018 à 20h00




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